L’accès au secteur de la santé est un problème principal dans les pays en voie de développement. Les structures de santé, à leur état actuel, ne peuvent pas garantir à toute la population un offre de soin adapté en ce qui concerne à la foid la qualité de service et la capacité d'accueil.
Cela sera le cas de la Syrie après la fin de la guerre civile et le début de la reconstruction.
Veuillez visiter la version en anglais du ce post Reconstruction of the health system in Syria after the war
Ci-dessous quelques informations sur le système de la santé en Syrie selon les données de l'OMS:
Population totale (2016) | 18.430.000 |
Revenu national brut par habitant ($ internationaux PPA, 0) | non disponible |
Espérance de vie à la naissance h/f (années, 2016) | 59/69 |
Quotient de mortalité infanto-juvénile (pour 1000 naissances vivantes, 2018) | 17 |
Quotient de mortalité 15-60 ans h/f (pour 1000, 2016) | 388/202 |
Dépenses totales consacrées à la santé par habitant ($ int., 2014) | 376 |
Dépenses totales consacrées à la santé en % du PIB (2014) | 3,2 |
Données
selon l’OMS (1)
Le rapport de l'évaluation des dégâts et des besoins réalisée par la Banque mondiale indique que seulement 33% des hôpitaux publics fonctionnent partiellement à la fin de l'année 2014.
Concernant les dégâts, près d’un tiers des hôpitaux, des centres médicaux et des pharmacies ont été touchés, entraînant ainsi une fermeture de lits et une pénurie de médicaments pour soigner les patients. La situation s’est détériorée depuis, en raison d’un isolement accru et de la médiocrité des services fournis. L’ONU estime que 42% de la population n’a pas d'accès à des services de santé de base (OCHA, 2015). De plus, environ 4,5 millions de personnes se trouvent dans des zones d’accès difficiles, dont 400.000 Syriens en état de siège, avec un accès extrêmement limité aux services médicaux et humanitaires. La majorité des demandes soumises par l’OMS pour pouvoir livrer des médicaments et des fournitures restent sans suite (2).
L’état ne possède pas des ressources financières suffisantes pour la reconstruction des structures de santé complètement ou partiellement détruites pendant la guerre.
Il doit, en tous cas, garantir des services de santé pour les citoyens dans un pays où ce secteur était toujours considéré majoritairement public.
Les désavantages d’utiliser les formules traditionnelles de type EPC pour la reconstruction sont nombreaux:
Il n’est pas suffisant de reconstruire/réhabiliter les structures de santé hors service. Après 10 ans de guerre civile, il est inévitable d’avoir un changement démographique. Plusieurs villages sont inhabités et inhabitables. Il y a une forte densité de population dans les grandes villes. Cela rend nécessaire une étude de tout le système sanitaire et la répartition de ses infrastructures.
D'un autre part, pendant les années de la guerre, le nombre des personnes qualifiées avec compétences techniques à l’intérieur du pays est évidemment diminué. Par conséquence, la capacité de pays à faire une étude nationale complète de ce niveau est à son tour diminuée. On peut arriver à la même conclusion par rapport à l’étude spécifique de chaque hôpital.
La réalisation des projets sanitaires peut être compliquée pour les mêmes raisons indiquées auparavant en plus de l'insufisance de ressources financières.
Ces ressources seront destinées, au moins d’une grande partie, aux projets les plus importants de point de vue stratégique pour l’état tel que l’infrastructure routière, la réhabilitation des ports et des aéroports, la réhabilitation urbaine etc.
Cette insuffisance pourra retarder le début ou la fin des projets sanitaires.
Le problème des compétences pourrait également générer un défcit de l’exploitation et de la maintenance des structures de la santé.
La voie la plus immédiate et la plus facile à prendre pour éviter tous ces problèmes serait de privatiser une grande partie du système de la santé. Cette solution pourrait attirer les investisseurs locaux et étrangers et permettrait de mettre en fonction des structures dans un délai relativement court.
Par contre, cette solution a deux inconvénients très importants. D'une part, la concentration inévitable des structures sanitaires dans les grandes villes et la répartition hétérogène de l'offre de soin sur le territoire national et d'autre part, la perte du contrôle de ce secteur par l’état, ce qui consiste le désavantage le plus critique car il n'y aura pas de contrôle/vérification de la qualité des services et de la capacité d'accueil fournis par le secteur privé.
La privatisation transformerait alors la santé d’un droit de citoyen a un bien commercialisé.
La solution, à mon avis, est dans la formule PPP (Public-Private-Partnership).
L’état doit compter sur des compétences internationales pour les phases d’étude, de réalisation et d’exploitation.
Il doit fixer des objectifs de performance et vérifier leur réalisation par le secteur privé.
Les projets seront financés par le secteur privé afin que l’état n’augmente pas son débit public et qu'il utilise ses ressources disponibles pour financer des autres projets de développement de l’économie.
Vu que la rémunération du partenaire privé, dans le secteur de la santé, ne peut pas être directement payée par les contribuables, elle doit être, en tout cas, prise en charge par l’état. Les solutions PPP offrent plusieurs possibilités avec une grande marge d'ajustement à cet égard.
En conclusion, l'indice pour réussir la reconstruction du système de la santé en Syrie repose sur la transformation du rôle de l’état d’un fournisseur des services a un contrôleur des services. Le contrôle de l’état est assuré par son partenariat avec l'investisseur privé dans chaque projet.
1. Organisation Mondiale de la Santé. République arabe syrienne. Organisation Mondiale de la Santé. [En ligne] [Citation : 04 Mai 2020.] https://www.who.int/countries/syr/fr/.
2. Banque Mondiale Région Moyent-Orient et Afrique du Nord. Reconstruire la Syrie dans une perspective de paix. s.l. : Banque Mondiale, 2016.
2. Banque Mondiale Région Moyent-Orient et Afrique du Nord. Reconstruire la Syrie dans une perspective de paix. s.l. : Banque Mondiale, 2016.
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